L’autrice canadienne Julie Doucet, discrète, réservée, atypique, vient d’être couronnée du Grand Prix de la BD d’Angoulême, afin de récompenser l’ensemble de son œuvre réalisée entre 1987 et 1999. Succédant à Chris Ware, auteur américain. Cela fait pourtant 22 ans qu’elle a cessé de publier des bandes dessinées, la dernière étant le numéro final du fanzine Dirty Plotte.
Julie Doucet, Grand Prix FIBD d’Angoulême 2022.
Les deux autres finalistes, étaient : Péneloppe Bagieu (Culottées) et Catherine Meurisse (La Légèreté).
Péneloppe Bagieu, Julie Doucet, Catherine Meurisse.
Julie devient la quatrième femme à recevoir ce prix en 49 ans d’existence, après : Claire Bretécher (1983 : prix spécial du 10 ème anniversaire), Florence Cestac (2000) et la Japonaise Rumiko Takahashi (2019).
La cérémonie d'ouverture du festival a été l'occasion d'un "concert de dessins" en hommage au peuple ukrainien.
Née le 31 décembre 1965 à Saint-Lambert, au Québec. Julie fait des études d’arts plastiques. De l’underground à l’alternatif. Elle s’inspire des comics de l’underground américain. Avec des dessins en noir et blanc, au style électrique, punk, trash… racontant son quotidien, mais également ses rêves et ses cauchemars, l’autofiction, le surréalisme, le féminisme, son rapport au corps, les règles, les fantasmes sexuels, les questions de genre, jouant avec la transgression. Ayant commencé à s’auto-éditer à la fin des années 1980, elle n’a jamais cessé de le faire créant sa propre maison de micro-édition : le pantalitaire. Publiée pratiquement exclusivement par des éditeurs indépendants. Une femme avec une liberté de ton, inconnue du grand public. Une œuvre personnelle et libre, sans aucun souci des convenances, du commercial. Ce prix, c’est aussi "le sacre" de l’alternatif et de l’underground.
"Je dédie ce prix à toutes les autrices du passé, du présent et du futur ", a-t-elle déclaré sur la scène du Théâtre national d’Angoulême.
Julie Doucet s’est essayée à d’autres formes d’expressions artistiques comme la poésie, les collages, la linogravure, photo montage, ... L'essayiste Anne-Elizabeth Moore a publié en 2018 une étude sur l'œuvre de Julie (Sweet Little Cunt: The Graphic Work of Julie Doucet). Une anthologie de 400 pages de ses Dirty Plotte, intitulée Maxiplott est publiée en 2021.
Fanzine : Fantastic Plotte.
Maxi Plotte, L’Association, novembre 2021, 400 p, 35 €
Quelques planches de Julie Doucet :
Collages de Julie Doucet :
Site de Julie Doucet
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