Revenir au site

Trans : meilleures visibilité, toujours plus de violences

la transphobie une situation inacceptable.

23 août 2019

Trans : meilleures visibilité, toujours plus de violences.Trans précariséEs trans assassinéEs ! État des lieux.

En ce moment la chaîne Arte nous offre la rediffusion du documentaire "absolument trans" qui retrace l'histoire de la visibilité trans, pionnière dans les luttes LGBT+ et trop longtemps mise en touche par la communauté gay.

“C’est tristement ironique pour nous les trans qui faisons partie du mouvement de se rappeler qu’on était là depuis le début, que nous étions les plus visibles et les plus exposés à l’ harcèlement et aux agressions et que nous avons été les premiers à être rejetés. Aujourd’hui quand j’entends dire que maintenant c’est notre tour les trans, c’est extrêmement insultant” Jen Richards (Activiste, écrivain, actrice et productrice trans).

Alternatif World luttant aussi contre la transphobie, c’est le moment de faire le point sur l’actu 2018-2019...

Absolument trans, violences absolument inacceptables. 

 

Grenoble 22 août 2019

 

Nouvelle Agression transphobe.

Nous condamnons fermement cette nouvelle agression.

 

Sur cette vidéo relayé par Guillaume Melanie (co-président Urgence Homophobie) on entend plusieurs personnes courir après la victime :

« Sur le coran c’est un homme ! Fils de pute ! Montre ta tête, montre ta tête ! »

 

Total soutien à cette femme.

 

https://t.co/EcQHvehsEv

Après intimidation et humiliation, ils menacent cette femme terrorisée, lui courent après et la menacent :

 « Oh gros fils de pute viens là ! Viens là, j’vais te niquer ta mère ! »

 

Sans nouvelles de la victime, tous les témoignages sont les bienvenus.

 

Le maire de Grenoble Eric Piolle  a demandé l'ouverture d'une enquête pour agression transphobe.

Ce samedi 17 août à eu lieu un rassemblement à Paris en hommage à Vanesa Campos, une femme trans tuée il y a un an.

Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées samedi à Paris en souvenir de Vanesa Campos, prostituée trans tuée par balle il y a un an au Bois de Boulogne.

Dans la nuit du 16 au 17 août 2018, Vanesa Campos, une prostituée de 36 ans d'origine péruvienne, a été tuée par balle alors qu'elle tentait de venir en aide à un client se faisant dépouiller par un groupe d'agresseurs.

"Nous sommes des personnes, nous avons des droits, nous allons continuer la lutte, pas seulement pour Vanesa mais pour toutes celles qui travaillent ici, les personnes trans et les personnes LGBTI" a lancé une militante, elle aussi travailleuse du sexe trans originaire d'Amérique du Sud.

Outre que Vanesa était prostituée, nous devons surtout retenir que c'était un être humain, une femme, une femme trans qui a été assassinée.

Attention toutefois, n'oublions pas que le milieu de la prostitution, est un monde violent. Ça n'a jamais été sans agressions, viols, rackets, meurtres, proxénétisme,…. traite d'êtres humains.

Aux prises de parole ont succédé une minute de silence et le dépôt de roses blanches.

Un homme soupçonné du meurtre de Vanesa Campos a été arrêté en Allemagne en janvier après plusieurs mois de cavale et écroué en France. Neuf autres personnes avaient été mises en examen et incarcérées pour « meurtre en bande organisée ».

                           

 

"Nous ne baisserons pas les bras, nous ne nous reposerons pas jusqu'à ce que les meurtriers soient condamnés", a déclaré en espagnol Kori, co-présidente d'Acceptess-T (association organisatrice de la marche).

De façon générale, la population transgenre est régulièrement victime de violences (la population trans est des plus ostracisée, en France comme presque partout ailleurs).

Il est incontestable que les agressions LGBTphobes se démultiplient en France : +15% en 2018 (SOS Homophobie).

Une grande majorité du temps les victimes ne portent pas plainte de peur de ne pas être prise en considération par la police.

En avril de cette année l'agression filmé de Julia Boyer sur la place de la République a cependant marqué les esprits dans les médias. L'agresseur a été condamné pour «violences commises en raison de l'identité de genre». Il a écopé d'une peine de dix mois de prison, dont six mois ferme. Il devra également verser 3 000 euros de dommages et intérêts à la victime.

Une première en France dans la considération juridique des actes de transphobie.

En droit pénal français, s’en prendre à un tiers en raison de son orientation sexuelle, ou de son identité de genre, vraie ou supposée, aggrave la peine encourue par l’auteur de ces faits. C’est ce qu’on appelle une circonstance aggravante de l’infraction de violences.

Le quantum des peines encourues par les auteurs de violences homophobes et transphobes dépend des conséquences qu’a eu l’agression sur la victime. Ces dernières se mesurent en « ITT » : Incapacité Totale de Travail. Ce vocabulaire pouvant être trompeur, il faut préciser que le fait que la victime occupe un emploi ou non n’a strictement aucune importance. Le nombre de jours d’ITT est fixé par un médecin, généralement par les unités médico-judiciaires des hôpitaux. Il n’est pas nécessaire d’avoir des séquelles physiques pour se faire délivrer des jours d’ITT : un choc psychologique peut parfaitement les justifier.

Par exemple, les violences n’ayant entraîné aucune ITT sont habituellement punies de 750 € d’amende, alors qu’elles le sont de 3 ans de prison et de 45 000 € d’amende si la victime a été choisie en fonction de son orientation sexuelle ou de son identité de genre, vraie ou supposée.

Comme le rappel SOS Homophobie: https://www.sos-homophobie.org/guide-pratique/agressions-verbales-et-diffamation

Pendant ce temps aux États-Unis, c'est le gouvernement de Donald Trump qui a fait un pas de plus dans sa politique d’exclusion des personnes transgenres: vendredi 16 août, le ministère de la Justice a demandé à la Cour suprême d’autoriser les employeurs à renvoyer un ou une salariée au motif que cette personne est trans, selon plusieurs médias américains.

Les personnes trans sont pour l’instant protégées par l’article VII du «Civil Rights Act» qui empêche toute discrimination «en raison du sexe». Mais le ministère de la Justice conteste l'interprétation qu’en font les tribunaux, arguant que cet article de loi n’interdit pas les discriminations fondées sur l’identité de genre, à savoir l’identité ressentie, mais sur le seul sexe biologique.

Le gouvernement de Donald Trump n’en est pas à sa première attaque contre les personnes transgenres. En juin, le président américain avait décidé de leur interdire de s'engager dans l'armée.

Selon Human Rights Campaign, aux États-Unis en 2019, au moins 16 personnes transgenres ont été
assassinées.

Trump, président misogyne, sexiste, homophobe, transphobe, raciste, climatosceptique dont les décisions anti LGBT pourrait avoir un impact bien au-delà des communautés trans et LGBT+. Cela concernerait tous ceux qui se distancient des stéréotypes de genre: les femmes qui portent des pantalons au travail, les hommes qui veulent des responsabilités dans la maternité de leur compagne...

Tout comme le président Jair Bolsonaro au Brésil. Tous deux élus grâces au soutiens des évangélistes, églises.
Conservateurs aux idées rétrogrades, s’acharnant contre toutes minorités, de même pour la Russie. Idem pour les pays du golf comme l’Arabie saoudite, Oman, ou les personnes LGBTQ sont susceptibles de subir la peine de mort, lapidations... N'oublions surtout pas la Tchétchénie qui détient des camps d’extermination pour les LGBTQ, dont nous avions parlé il y a peu avec le film "la Purge" : https://www.alternatif.world/blog/purge-le-clip-choc-denoncant-la-purge-envers-les-homosexuels-en-tchetchenie

Rappel important:

femme trans = femme, et homme trans = homme. Il faut rappeler aussi que la transidentité est indépendante de l’orientation sexuelle, certains pouvant être hétérosexuels, homosexuels, lesbiennes, bisexuels, asexuels : comme tout le reste de la population en général. Le sexisme, la misogynie et la transphobie conduisent à la discrimination des femmes transsexuelles et à la dévalorisation de la féminité en général.  La Transphobie tue, depuis 1999, le 20 novembre est la Journée du Souvenir Trans : TDoR (International Transgender Day of Remembrance) victimes de transphobie en raison de leur expression et identité de genre, cette manifestation a été organisée pour la première fois, en réaction au meurtre de Rita Hester Rita (femme trans afro-américaine qui a été assassinée le 28 novembre 1998 à Allston dans le Massachusetts). Entre le 1er octobre 2017 et le 30 septembre 2018, ce sont 369 personnes Trans qui ont été tuées dans le Monde , c’est + 44 cas en 2018 (soit environ 369 personnes assassinées en 2018),c’est environ 2982 meurtres trans depuis 2008 : des chiffres alarmants, et effrayants car en net augmentation ces dernières années, et cela ne devrait pas exister et ne plus avoir lieu.

Si la visibilité dans les médias a beaucoup progressé ces derniers temps, les violences en revanche ne reculent pas.

Pink lemonade & Florence